Georges Moustaki

[00:00] – France Info.
[00:03] – Musique
Bahia de Saint Salvador.
[00:19] – Bertrand Dicale
Beaucoup de francophones ont appris dans cette chanson de Georges Moustaki le nom de Bahia, nom sous lequel on a pris l’habitude, ici en France, d’appeler la ville de Salvador de Bahia. Mais peu importe, c’est le Brésil, le beau Brésil que célèbre Georges Moustaki.
[00:46] – Bertrand Dicale
Georges Moustaki chante et parle la langue du Brésil dans cette chanson et dans quelques autres, comme ici dans un enregistrement en public de 2003. On le sait, il est né à Alexandrie, en Égypte, dans une famille juive-grecque dans laquelle on lui parle surtout en italien alors qu’il apprend l’arabe dans la cour de récréation et le français dans la salle de classe. Alors qu’il écrive pour d’autres ou pour lui, Moustaki se promène déjà dans une géographie généreuse et sensible avant de devenir une vedette en 1969 avec le Métèque. Par exemple, pour Édith Piaf, il écrit en 1958 une chanson située quelque part en Californie ou au Nouveau-Mexique, où se souvient de la musique arabe de son enfance en 1960 sous le pseudonyme d’Eddy Salem.
[01:30] – Edit Piaf
Descendant le fleuve argent qui roule jusqu’au Nevada, on voit la plaine qui s’étend à l’est de Santa Lucia.
[01:57] – Bertrand Dicale
Et même si son existence est volontiers sédentaire dans sa chère Île Saint-Louis à Paris. Moustaki sera toujours un voyageur et d’autant plus que chanter l’appelle facilement au loin. En 1970, alors qu’il vient de devenir une vedette, il plaisante pendant un concert sur l’inspiration que lui apportent les escapades au loin, y compris quand il n’a finalement pas eu besoin d’aller vraiment aux Antilles pour écrire et composer une fausse bigaille.
[02:22] – Georges Moustaki
Au cours de ce voyage que nous avons failli faire aux Antilles, comme nous avons failli rester très longtemps, ça nous a donné le temps de ramener une deuxième chanson : Donne du rhum à ton homme.
[02:30] – Georges Moustaki
[02:38] – Bertrand Dicale
Même s’il écrit avec l’Argentin, Astor Piazzolla, même s’il écrit avec ses compatriotes grecques, Manos Ajida, qui est Duraquois. La grande affaire de Georges Moustaki sera le Brésil. Ainsi, il fréquente quelques-uns des plus grands artistes d’une culture en pleine révolution esthétique. C’est Antonio Carlos Jobim lui-même qui lui demande d’adapter en français une des plus belles chansons qui l’ait composée et écrite, Aguas de Mars.
[03:03] – Antonio Carlos Jobim
[03:15] – Bertrand Dicale
La même année, en 1973, Georges Moustaki adapte un autoportrait ironique et souriant de l’autre icône de la Bossa Nova, le poète et chanteur Vinicius Morais.
[03:30] – Georges Moustaki
[03:56] – Bertrand Dicale
Et c’est significatif que Georges Moustaki ait été écrit une de ses chansons brésiliennes les plus célèbres dans l’accueillante maison du romancier Georges Amadeau, à Salvador de Bahia. Un hymne à une ville, à un peuple, à un idéal. Écrit sur le motif, un émerveillement. Et l’année de la sortie de la chanson, il joue à l’Olympia. Une démonstration de brésilianité en langue française. 1977 à l’Olympia, Georges Moustaki, Bahia.
[04:22] – Georges Moustaki
Bahia, les pêcheurs des marins. Bahia, les filles du port. Bahia de tous les saints, Bahia de Saint-Salvador. C’est là qu’un beau jour a commencé le Brésil est sa première capitale. C’est là que l’Afrique est encore en exil et parle la langue du Portugal. Bahia, le pêcheur des marins, Bahia, le vieux port, Bahia, le tour des saints, Bahia de Saint-Salvador. C’est là que les hommes savent encore se battre pieds nus ou en mains nues ou au couteau. Pour les beaux yeux d’une jolie mulata, au risque d’y laisser la peau. Bahia, les pécheurs et marins, Bahia, les filles du port. Bahia, de tous les saints. Bahia, de Saint-Salvador. J’ai écouté chanter les fils de Gandhi. J’ai vu danser les filles de tango. C’est là que j’ai touché de près le paradis, du côté de chez Georges Amadeau. Bahia, Bahia de San Salvador, Bahia de filles du port, Bahia de tous les seuls, Bahia de Saint-Salvador. Et comme ma chanson n’était pas terminée, je l’ai emportée avec moi. Je reviendrai un jour te la chanter, sur la plage d’Itapoa. Bahia de pêcheurs, des marins, Bahia les filles du port, Bahia de tous les saints, Bahia de Saint-Salvador encore une fois.

https://www.youtube.com/watch?v=SvVffYifvn8

 

 

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