En bref
- Choisissez une phrase
- Identifiez
- Les liaisons
- Les contractions
- Les mots d’argot
- Répétez la phrase à voix haute
Phrase 1: Bah ouais … doublé
J’ai sélectionné cinq phrases et vous verrez que parfois ce ne sont même pas des phrases entières, mais il y a déjà beaucoup à décortiquer.
“Bah ouais, c’est technique et surtout en fait ce que ça… ce que ça implique c’est que… tu peux pas être doublé”.
Phrase 2: C’est vrai … le drame
On va l’analyser petit morceau par petit morceau.
“C’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens en France. Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs très différents et je trouve qu’il est très fort aussi dans le drame.”
Phrase 3: Ouais grave … directement
Troisième phrase :
“Ouais grave, euh… en fait, bon déjà, d’jà… je suis arrivé à un moment où j’ai la ch… à un stade où j’ai la chance qu’on me propose des trucs directement”.
Phrase 4: Et en fait … un film
On passe à notre quatrième phrase, celle-ci est un peu plus courte :
“Et en fait, euh, il y a plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”.
“Et en fait, il y a plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”.
Phrase 5: Bah.. déjà … console
“Bah.. déjà, ça veut dire qu’il faut qu’on ait tous une console et moi j’ai des potes qui peuvent pas s’acheter une console”.
Alors cette phrase c’est : “et bien déjà, ça veut dire qu’il faut qu’on ait tous une console et moi j’ai des potes qui ne peuvent pas s’acheter une console”.
Mais la façon dont François Civil le prononce : “ben… d’jà, ça veut dire qu’i’ faut qu’on ait tous une console, et moi j’ai des potes qui peuvent pas s’acheter une console”.
Les détails
Vous parlez souvent de ne pas comprendre le français de tous les jours, le français tel qu’il est parlé par les Français. Et, ce n’est pas vraiment surprenant : le français que vous apprenez, c’est du français plutôt formel, plutôt soutenu, un peu comme du français écrit. Et le français comme on le parle est tout simplement différent.
Alors, aujourd’hui, on va faire un petit exercice de French shadowing, le shadowing du français. Si vous ne connaissez pas, le principe est très simple : vous devez commencer par trouver un petit passage de français authentique. Ça peut être un film, une émission ou une petite chose que vous entendez à la radio, par exemple. Ensuite, vous passez un petit peu de temps à observer, à comprendre ce passage. Ça va inclure des choses comme : identifier les liaisons, remarquer les contractions, remarquer les mots d’argot… des choses dont je vous ai déjà parlé, toutes ces petites choses qui rendent le français parlé, le français de tous les jours, différent du français que vous apprenez et que vous connaissez. Et enfin, pour finir cet exercice, vous allez répéter ces phrases à voix haute. Vous allez mimiquer ce que vous entendez du mieux que vous le pouvez, vous allez imiter les sons et le rythme de ce que vous entendez en français. C’est aussi simple que ça. Nous allons le faire ensemble aujourd’hui, mais j’espère que ça vous donnera envie de recommencer cet exercice chez vous, tout seul.
Et pour vous aider, à la fin de cet épisode, je vais vous donner quelques recommandations de films, de séries ou d’autres émissions en français. Mais aujourd’hui on va faire ça ensemble. Allez, c’est parti.
Pour aujourd’hui, j’ai décidé d’utiliser un talkshow qui est diffusé sur Internet, dans lequel l’acteur français (un peu du moment) François Civil parle. François Civil, il est plutôt un peu en vogue en ce moment, donc je me suis dit que ce serait sympa de vous le faire connaître. Le choix du talkshow n’est pas anodin, je l’ai choisi parce que le style d’interview est très relax. C’est un peu comme des copains qui se rencontrent et qui ont une discussion. C’est donc du français très, très authentique. J’ai sélectionné cinq phrases et vous verrez que parfois ce ne sont même pas des phrases entières, mais il y a déjà beaucoup à décortiquer.
Phrase 1: Bah ouais … doublé
“Bah ouais, c’est technique et surtout en fait ce que ça… ce que ça implique c’est que… tu peux pas être doublé”.
Donc on commence par un petit mot de remplissage, un de ces mots qui ne veut pas vraiment dire grand-chose, mais qui donne un peu de temps à la personne qui parle, pour réfléchir à ce qu’il va dire : “bah bah, bah ouais”. Le deuxième mot c’est le mot “oui”, mais tel qu’on le prononce très, très souvent en conversation : “ouais”. “Bah, bah, ouais, c’est technique”. “Ouais c’est technique et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique”. Et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique.
Donc quand on parle, on revient un petit peu sur nos mots, on utilise d’autres mots de remplissage dont on n’a pas forcément besoin. À l’écrit, on aurait dit : “et surtout, ce que ça implique” et ici François dit : “et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique”. Vous voyez qu’il commence sa phrase sans la terminer, qu’il se reprend : “ce que ça… ce que ça implique”… et ça, c’est quelque chose que l’on fait plutôt souvent dans les conversations rapides. On commence quelque chose, on revient en arrière, on répète cette chose ` et on finit notre phrase. Ce qui peut parfois être un peu difficile à comprendre. “Bah ouais, c’est technique. Et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique”.
Donc, jusqu’ici, on a aucune liaison, ce qui rend les choses un peu plus faciles ! “bah ouais, c’est technique. Et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique, c’est que… tu peux pas être doublé”. “C’est que, hum… tu peux pas être doublé” : on a un autre mot de remplissage que l’on utilise tout le temps, que j’essaie d’éviter quand j’enregistre mes vidéos, c’est le mot “hum – euh – hum” C’est que hum… je suis en train de réfléchir à ce que je dis. C’est que hum… tu peux pas être doublé. Dans cette phrase, François Civil n’avale pas énormément de syllabes, mais il fait sa négation comme on la fera dans le français parlé. “On ne peut pas être doublé” – “on peut pas être doublé”. Le NE de la négation à l’oral va pratiquement tout le temps disparaître : on peut pas être doublé. “Bah ouais, c’est technique. Et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique, c’est que, hum, tu peux pas êt’ doublé”.
Et enfin, la dernière chose à noter dans cette phrase, c’est une toute petite contraction : “on peut pas êt’ doublé” – on ne peut pas être doublé. “on peut pas êt’ doublé”. Donc “être” devient “êt” : “on peut pas êt’ doublé”. Et c’est tout ce qu’il y a à dire sur cette phrase. Et non, ce n’est pas tout, parce que j’ai oublié une petite contraction : “c’que ça – CE que ça”. Le E de CE disparaît. “C’que ça – c’que ça implique”.
Donc on a quelques mots de remplissage : bah, bah ouais, bah, bah ouais, euh. Et on a aussi un petit peu de reprise : on commence une phrase et on la finit pas, mais on la reprend : “ce que ça… ce que ça implique”. On a la négation qui est faite d’une façon verbale : “on peut pas – on peut pas”. Et enfin “être” devient “êt’ “, donc, une petite contraction orale. On va le réécouter
une dernière fois. Pausez la vidéo quand vous en avez besoin, répétez cette phrase plusieurs fois jusqu’à ce que vous vous sentiez assez proche de la façon dont elle est prononcée dans cet extrait.
“Bah ouais, c’est technique. Et surtout, en fait, ce que ça… ce que ça implique, c’est que, hum.. tu peux pas êt’ doublé”.
On va passer à la deuxième phrase !
Phrase 2: C’est vrai … le drame
On va l’analyser petit morceau par petit morceau.
“C’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens, heu… ” – c’est vrai que dans la comédie on a tendance à enfermer vite.
“On a tendance à enfermer vite les gens, heu…” : un autre petit mot de remplissage “euh”, pour réfléchir au reste de la phrase. “On a tendance à enfermer vite les gens, heu… en France. Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs”. “Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs” : on a une petite expression de remplissage : “tu vois”. On n’avait pas forcément besoin de ce “tu vois” dans cette phrase. On aurait pu dire : “mais Jonathan, il fait plein de trucs différents”.
Mais ce tu vois, il est très important parce que c’est une conversation, donc le “tu vois”, il se réfère à la personne à laquelle on parle. On inclut cette personne avec ce “tu vois” : tu comprends. “Mais Jonathan, tu vois, i’fait plein d’trucs différents”. “Il fait plein DE trucs différents – i’fait plein d’trucs…” donc comme on parle rapidement, à la place de dire “il fait”, on dira : “i’ fait”. Et ça, c’est une contraction que vous allez énormément entendre, pratiquement tout le temps. “IL fait – i’fait plein d’trucs – plein DE trucs” : une autre contraction qui est très courante. “Plein DE trucs – plein d’trucs -plein d’trucs”. “c’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens en France. Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs très différents et je trouve qu’il est très fort aussi dans le drame”. “Et je trouve qu’il est très fort aussi dans l’drame”. Pour le reste de cette phrase, on a également plusieurs contractions orales : “et JE trouve – et j’trouve qu’il est très fort aussi dans l’drame – qu’il est très fort aussi dans LE drame – dans l’drame – dans l’drame”. Donc avec cette phrase, je voulais vous faire comprendre que dans bien des cas, le E de certains petits mots saute très souvent à l’oral. “C’est vrai que dans la comédie – c’est vrai qu’ dans – QUE dans – qu’ dans”. “Plein DE trucs – plein d’ trucs – plein d’trucs”. “JE trouve – j’ trouve”. “Dans LE drame – dans l’ drame”.
Et enfin la dernière contraction c’était avec “IL fait – i’ fait”. On répète une dernière fois cette phrase : “c’est vrai qu’ dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens, euh… en France. Mais Jonathan, tu vois, i’fait plein d’trucs différents et j’trouve qu’il est très fort aussi dans l’drame”. Et on n’a pas besoin de parler très, très vite pour faire toutes ces contractions : “c’est vrai qu’dans la comédie, on a tendance à vite enfermer les gens, en France. Mais Jonathan, tu vois, i’fait plein d’trucs différents et j’trouve qu’il est très fort aussi dans l’ drame”. Même en parlant plus lentement, très souvent, on va faire nos contractions.
À vous d’essayer maintenant ! Encore une fois, il n’y a aucune liaison dans cette phrase, et ça, ça m’étonne énormément ! “c’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens en France. Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs très différents et je trouve qu’il est très fort aussi dans le drame”.
Phrase 3: Ouais grave … directement
Troisième phrase :
“Ouais grave, euh… en fait, bon déjà, d’jà… je suis arrivé à un moment où j’ai la ch… à un stade où j’ai la chance qu’on me propose des trucs directement”.
Troisième phrase : “Ouais grave, euh… en fait, bon déjà, d’jà… je suis arrivé à un moment où j’ai la ch… à un stade où j’ai la chance qu’on me propose des trucs directement”.
Pas mal de choses à décortiquer dans cette phrase, parce que François Civil revient beaucoup sur ce qu’il a dit, recommence… et on entend plusieurs mots de remplissage aussi. Il commence par dire : “Ouais grave”. “Ouais, grave” c’est une façon de dire : oui absolument. Grave, c’est le mot d’argot pour absolument, je suis tout à fait d’accord.
Ouais grave – oui absolument”. C’est suivi d’un petit “hum”. François est en train de penser à ce qu’il va dire. “Ouais, grave hum…”, une grande pause avec le “hum”. “En fait, euh… bon, déjà” il dit beaucoup de choses ici : “en fait”, “hum”, “bon”, “déjà” et il poursuit même avec “‘jà”, donc beaucoup de petits éléments qui ne sont pas forcément tous très utiles à la compréhension. “en fait” et “déjà” sont les seuls mots ici que l’on retiendrait à l’écrit. “en fait, euh… bon, déjà”… il prend un petit moment pour penser et il répète “déjà” mais d’une façon très contractée : “déjà – d’jà”. “J’suis arrivé à un moment où – JE suis arrivé – j’suis arrivé à un moment où” … “Je suis arrivé à un moment où, j’ai la ch…” donc François allait dire : je suis arrivé à un moment où j’ai la chance”, mais il se reprend : “je suis arrivée à un moment où j’ai la ch… enfin à un stade où j’ai la chance”. Donc il a décidé de reformuler sa phrase : “Je suis arrivée à un stade où j’ai la chance qu’on m’ propose des trucs différents”. “…où j’ai la chance qu’on ME propose – qu’on me propose – qu’on ME propose des trucs différents”. Et bien sûr, il utilise notre petit mot préféré : “truc”, ce qui est complètement acceptable. On utilise ‘truc’ pas mal, mais je pense qu’on le fait aussi dans d’autres langues.
On réécoute la phrase en entier : “Ouais grave, euh… en fait, bon déjà, d’jà… je suis arrivé à un moment où j’ai la ch… à un stade où j’ai la chance qu’on m’ propose des trucs directement”.
Phrase 4: Et en fait … un film
On passe à notre quatrième phrase, celle-ci est un peu plus courte :
“Et en fait, euh, il y a plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”.
“Et en fait, il y a plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”.
On passe à notre quatrième phrase, celle-ci est un peu plus courte : “Et en fait, euh, il ya plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”.
Et incroyablement, il n’y a encore aucune liaison ! Ce n’est pas que François Civil ne fait jamais ses liaisons, c’est juste que l’on n’a pas d’opportunité de faire des liaisons dans ces phrases ! Donc ce qu’il dit, c’est : “et en fait, il y a plein de facteurs qui font que je choisis ou pas de faire un film”. Mais la réalité, c’est : “et en fait, euh…” donc un petit mot de remplissage pour penser au reste de la phrase : “euh”. Et vous aurez remarqué que “euh” peut être soit “euh” ou “hum”. Il n’y a pas grande différence, mais quand le remplissage est plus long, on aura peut-être tendance à rajouter le mot : “hum” . “Et en fait, y’a plein de facteurs – IL Y A plein de facteurs – y’a – il ya – y’a”. “Il y a”, à l’oral, il va très rarement être prononcé entièrement. On va très souvent dire “y’a – y’a”. “y’a plein de facteurs”. “y’a plein DE facteurs = d’facteurs – DE facteurs – y’a plein d’facteurs – d’fa… d’facteurs qui font que j’ch – qui font que j’choisis – qui font que je choisis – qui font que JE choisis” … donc on fait sauter le E de JE : “qui font que j’choisis”, ce qui va être peut-être un peu difficile à prononcer parce que on a un son [j] suivi d’un son [sh].” … qui font que j’choisis”. Donc le [j] et le [sh] deviennent presque le même son : “qui font que j’choisis ou pas de faire un film”. Et là, il a gardé DE en entier. Il aurait pu dire : “qui font que je choisis ou pas d’faire un film”, mais il a bien dit : DE faire un film. Donc, je vais vous répéter la phrase entière, et en suite vous allez la réécouter comme elle est prononcée par François Civil. “Et en fait, euh, y’a plein d’facteurs qui font que j’choisis ou pas de faire un film”.
À votre tour maintenant : “Et en fait, euh, y’a plein d’facteurs qui font que j’choisis ou pas de faire un film”.
Phrase 5: Bah.. déjà … console
“C’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens en France. Mais Jonathan, tu vois, il fait plein de trucs très différents et je trouve qu’il est très fort aussi dans le drame”.
Donc cette fois-ci, la phrase est un peu plus longue. On va l’analyser petit morceau par petit morceau. “c’est vrai que dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens, heu… ” – c’est vrai que dans la comédie on a tendance à enfermer vite
les gens etc…
Donc, dans ce passage, on a beaucoup de contractions orales : “c’est vrai qu’ dans la comédie” – c’est vrai qu’ dans la comédie. Si on voulait prononcer toutes les syllabes on dirait : “c’est vrai QUE dans la comédie”. Ici on va dire : “c’est vrai qu’ dans – c’est vrai qu’ dans la comédie”. “C’est vrai qu’ dans la comédie, on a tendance à enfermer vite les gens, heu…”.
Et on va faire une dernière phrase ! Et vous le voyez, ce ne sont que des petits morceaux de phrases, mais c’est déjà énormément de travail. C’est pour ça que je vous recommande de choisir des toutes petites sections. Une phrase ou deux c’est vraiment suffisant. N’essayez pas d’en faire trop !
“Bah.. déjà, ça veut dire qu’il faut qu’on ait tous une console et moi j’ai des potes qui peuvent pas s’acheter une console”.
Alors cette phrase c’est : “et bien déjà, ça veut dire qu’il faut qu’on ait tous une console et moi j’ai des potes qui ne peuvent pas s’acheter une console”.
Mais la façon dont François Civil le prononce : “ben… d’jà, ça veut dire qu’i’faut qu’on ait tous une console, et moi j’ai des potes qui peuvent pas s’acheter une console”.
Très petite phrase, on commence par “Ben d’jà”. Donc le mot de remplissage “ben ben ben”. “Ben d’jà -DÉjà – d’jà” : on fait sauter le E. “D’jà, ça veut dire qu’faut – qu’IL faut” : on fait sauter le L : “ça veut dire qu’i’faut – ça veut dire qu’IL faut. “Ça veut dire qu’i’faut qu’on ait tous une console”: mis à part le fait qu’il parle très, très vite il n’y a rien qui change ici. “Et moi, j’ai despotes” : des potes, c’est le mot d’argot pour “des amis”. Des potes – des amis. “Et moi j’ai despotes qui peuvent pas s’acheter une console” : on a encore une fois la négation comme on la fait à l’oral : “qui NE peuvent PAS s’acheter une console” devient “qui peuvent pas s’acheter une console”. La première partie de la négation NE (ne… pas, la première partie NE disparaît. “Et moi j’ai des potes qui peuvent pas s’acheter une console”.
Sommaire
Donc voilà, bravo François Civil ! Cinq phrases et aucune liaison ! C’est peut-être une bonne chose pour commencer parce qu’il y avait déjà beaucoup d’autres choses à remarquer. Comme il s’agissait d’une conversation très relaxe, comme on l’aurait entre amis, le rythme était très rapide, donc il y avait beaucoup de contractions: “il y a – y’a, je suis – j’suis, être – êt, il fait – i’fait”. On a plusieurs “ouais”, ouais. Et on a beaucoup de mots de remplissage : “euh, hum, ben”. Et la dernière chose à remarquer, c’est cette façon que l’on a de commencer une phrase, de s’arrêter, de revenir en arrière pour reprendre notre phrase. Et ça, c’est quelque chose qui arrive énormément dans les conversations.
Je me demande comment vous avez trouvé ce petit exercice ? Pour ma part, je trouve que ça illustre très bien que, une fois que vous êtes habitué aux différentes manières que l’on a de parler en français rapide, une fois que vous avez compris et que vous pouvez reconnaître les contractions les plus courantes, et nos petites habitudes à l’oral… les choses deviennent vraiment beaucoup plus faciles à comprendre. Dites-moi ce que vous en pensez dans les commentaires et dites-moi aussi si c’est un exercice que vous avez déjà fait ou que vous avez l’habitude de faire régulièrement.
Je vous avais promis de vous donner quelques petites recommandations. Ce n’est pas toujours facile de donner des recommandations puisque comme on dit en français : “les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas”, ce qui veut dire que l’on a tous des goûts et des préférences qui vont sans doute être très différents d’une personne à une autre.
A votre tour
Mais dans le cadre de cet exercice, c’est un peu différent ! Je vais commencer par le cinéma et je ne vais vous donner que deux titres.
Mon premier film, c’est “Intouchable” avec Omar Sy : un film que je recommanderais toujours puisque j’aime énormément ce film. C’est une belle histoire bien racontée, souvent très amusante. Et ce que j’aime dans ce film pour le French shadowing, c’est qu’il y a plusieurs sortes de français : du français soigné et du français “de la rue”. Donc Omar Sy, dans ce film, est la personne qui utilise du français plus familier, mais les autres acteurs vont utiliser un Français qui est beaucoup plus soigné. Donc c’est un bon mélange.
Et le deuxième film que je vais vous recommander c’est “Le fabuleux destin d’Amélie Poulin”. C’est un film qui commence à dater, c’est-à-dire qu’il est sorti il y a déjà plusieurs années, donc vous l’avez peut-être déjà regardé. Et je l’ai choisi parce que les dialogues et la narration sont très clairs. Donc pour les débutants, pour commencer à faire du French shadowing, je trouve que c’est une référence plutôt utile. Et bien sûr il y a toujours les séries (principalement sur Netflix).
Et je pense que beaucoup d’entre vous regardent déjà certaines de ces séries. Il y a vraiment quelques séries incontournables : ’10 pour cent’, ‘Lupin’ (encore une fois c’est avec l’acteur Omar Sy) et ma troisième recommandation ce sera pour ‘Family Business’, donc un peu de comédie, très léger, très amusant. Les films et les séries, c’est très bien puisque ce sont des dialogues comme on les aurait dans la vie de tous les jours mais il se peut que vous trouviez ça un peu difficile pour commencer. Donc je vous propose une troisième catégorie : ma troisième catégorie, ce sont les interviews avec les acteurs. Celle que j’ai utilisé aujourd’hui est un peu difficile, puisque c’est une atmosphère très relâchée, donc la conversation est vraiment une conversation comme elle se déroulerait entre amis. Mais dans beaucoup d’autres cas, le format est un peu plus simple et un peu plus formel, ce qui veut dire que le français qui sera utilisé par l’interviewer et l’acteur sera beaucoup plus soigné, un peu plus lent et un peu moins familier. Donc c’est un peu comme un juste milieu entre le français de tous les jours et le français très formel. Ça reste une conversation, mais un peu plus soignée et dans laquelle on utilisera sans doute beaucoup moins de mots d’argot, et beaucoup ou moins de contractions!
Il y a énormément de choses disponibles sur YouTube (et rappelez-vous bien que sur Youtube, vous pouvez activer les sous-titres et vous pouvez aussi changer la vitesse de lecture). Alors mes recommandations : moi j’aime beaucoup ‘Clique TV’. J’aime beaucoup le style du présentateur qui est plutôt calme et le format de l’émission, en général, est lui aussi plutôt calme mais plutôt intime. Et je trouve que les interviews sont tout simplement très intéressantes, avec de nombreuses personnalités françaises que vous connaîtrez peut-être, ou peut-être pas. Vous avez aussi Konbini, où vous retrouverez énormément de choses : des interviews, des reportages, etc. Il y a aussi Brut France (https://www.brut.media/fr). Et sur cette chaîne, vous retrouverez aussi beaucoup de reportages dans plusieurs styles, des interviews, énormément de contenu. Et si vous voulez vous amuser, il y a : “Hot ones”, qui est la version française de la série américaine où des personnalités répondent à des questions tout en mangeant des sauces piquantes, qui deviennent de plus en plus corsées au fur et à mesure que l’interview se déroule. C’est très léger et c’est plutôt assez amusant. Et je vous laisse, bien sûr, tous les liens en description.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que vous avez aimé cet épisode, j’espère que vous avez appris de nouvelles choses, peut-être une nouvelle technique pour ajouter aux choses que vous faites déjà pour apprendre le français. Je vous dis au revoir et à bientôt dans un autre épisode .